Il serait possible de faire régner l’harmonie au sein d’une très bonne équipe et d’entreprendre un processus intégré au moyen d’un modèle classique de conception, d’appel d’offres et de réalisation, mais la gestion des risques et les questions financières déterminent en fin de compte de quelle manière les entreprises et les sociétés entretiennent des relations. Si ces structures ne changent pas, il est difficile de faire en sorte que l’intégration déborde d’un groupe de personnes déterminées jusqu’aux entités pour lesquelles elles travaillent. Même dans le cadre de modèles de réalisation de remplacement, tels que Design-Build (conception-construction) et Construction Manager at Risk (gestion de travaux de construction à risque), ceux qui sont consacrés à l’application d’une approche intégrée finissent par occasionner une dépense d’énergie afin d’éviter d’appliquer les politiques préconisant le statu quo. Il est possible d’entreprendre une telle démarche, mais il ne s’agit pas de la plus facile. L’intégration a davantage de chances de se produire si c’est le moyen qui suscite le moins de résistance de la part des personnes et des entreprises impliquées. Mais pour y arriver, il faut harmoniser les structures incitatives avec cette nouvelle façon de participer, et cette démarche est plus fructueuse en appliquant une structure contractuelle de réalisation intégrée.
Le choix d’une structure contractuelle relève habituellement du propriétaire, mais tout intervenant peut lui suggérer un modèle contractuel visant des travaux intégrés. La réalisation intégrée d’un projet donne lieu à l’harmonisation des structures incitatives afin d’encourager l’intégration, et ce, grâce à des liens contractuels entre au moins deux parties en matière de risque et de profit. Ces contrats comprennent généralement trois mécanismes distincts en vue de partager les risques financiers et les profits découlant d’un projet.
Les contrats visant la réalisation intégrée d’un projet (RIP) offrent à tous ceux qui sont associés à la structure de risques et d’avantages (tout au moins le propriétaire, l’architecte et l’entrepreneur général) une maîtrise conjointe du projet, ce qui signifie que tous ceux qui acceptent les risques peuvent prendre part au processus de prise de décisions.
Cette démarche peut s’accomplir de l’une ou de l’autre des manières suivantes :
Figure 4 : Structure contractuelle multipartite | Figure 5 : Structure contractuelle visant une conception et une construction intégrées |
Les contrats de réalisation intégrée de projet (RIP) favorisent également l’intégration parce qu’ils exigent :
Ces contrats de RIP ne sont pas utilisés de la même manière aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Les États-Unis mettent de tels contrats à la disposition du public et il est possible de les adapter à divers projets; ils comprennent notamment les contrats ConsensusDocs 300 et C191 de l’American Institute of Architects (AIA, Institut américain des architectes). À l’heure actuelle, le Canada ne dispose pas d’un contrat multipartite normalisé en matière de RIP, mais le Comité canadien des documents de construction est en train d’en élaborer un en se fondant, dans une large mesure, sur les précédents travaux de l’AIA. La RIP a déjà eu cours au Canada, mais en utilisant des contrats sur mesure. Au Mexique, les contrats multipartites ne sont pas encore utilisés dans le cadre d’une démarche intégrée, bien que les spécialistes participent à la conception intégrée dans le cadre du programme LEED d’évaluation des bâtiments écologiques.
Dans certains cas, les incitatifs financiers peuvent perturber la motivation intrinsèque consistant à faire preuve d’une plus grande collaboration, et cela peut être le cas si l’équipe n’est motivée que par le seul objectif de construire un bâtiment écologique. Afin d’atténuer cette possibilité, il faut :
Étude de cas : Mosaic Center