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Méthodes de gestion de l’eau douce des collectivités autochtones en Amérique du Nord (2021 à 2024)

Un projet du Groupe de spécialistes des connaissances écologiques traditionnelles de la CCE

L’eau est sacrée pour de nombreux peuples autochtones d’Amérique du Nord. Elle est également au cœur des six priorités du Plan stratégique de la CCE : la gestion de l’eau, la propreté de l’eau, la salubrité des écosystèmes, la pollution marine et l’appui aux secteurs économiques qui dépendent fortement de la gestion durable de l’eau.

Le projet intitulé Méthodes de gestion de l’eau douce des collectivités autochtones en Amérique du Nord vise à documenter les méthodes des peuples autochtones relatives à l’eau douce, leurs liens avec elle et les défis qu’elle pose, et à offrir des recommandations de politique aux responsables des décisions sur la façon de mieux prendre en compte et de respecter les droits autochtones et les connaissances écologiques traditionnelles (CET). Le Groupe de spécialistes des connaissances écologiques traditionnelles (GSCET) de la Commission de coopération environnementale (CCE) a pour mandat de fournir des conseils éclairés sur les possibilités d’appliquer les CET aux activités et aux recommandations stratégiques de la CCE. En 2020, le GSCET a demandé davantage de possibilités de leadership et d’autonomie dans le cadre des travaux de la CCE. Le GSCET a également cerné l’importance de protéger les droits et relations des peuples autochtones relativement à l’eau douce. En réponse, la CCE a approuvé un projet mené par le GSCET qui vise à documenter les méthodes de gestion de l’eau douce et les CET qu’appliquent les peuples et les collectivités autochtones.

Avec le soutien du Secrétariat de la CCE, le GSCET a dirigé la conception et la mise en œuvre de tous les éléments du projet Méthodes de gestion de l’eau douce des collectivités autochtones en Amérique du Nord.

Veuillez consulter la description du projet pour de plus amples renseignements.

Études de cas

On a compilé trois études de cas, soit une de chacun des trois pays (Canada, Mexique et États-Unis), afin d’examiner les méthodes, contextes et enjeux des peuples autochtones d’Amérique du Nord par rapport à l’eau douce. Ces études comprenaient des visites dans des communautés autochtones pour s’assurer de leur participation active à la rétroaction et à la synthèse de l’information. Chaque étude de cas a mené à la production d’une vidéo qui expliquait les perspectives des communautés autochtones par rapport à l’eau douce et soulignait leurs liens profonds avec la terre et l’eau. On y examinait également les effets du contact avec l’Europe, du colonialisme, des colons, de l’exploitation des ressources et des changements climatiques, et y mettait en évidence la résilience des communautés grâce à la préservation des CET et à l’autodétermination par la protection de leurs droits liés à l’eau douce.

Étude de cas portant sur l’eau douce

Métis de la rivière Rouge : Manitoba (Canada)

Dans cette vidéo, on examine les moyens que prend la Fédération des Métis du Manitoba (FMM) pour protéger les écosystèmes fluviaux d’eau douce. On souligne notamment le lien que font les Métis entre l’eau et les pratiques traditionnelles, comme la pêche commerciale et le piégeage, qui assurent la vie et qui sont bonnes pour l’environnement. On y souligne également les programmes de surveillance et d’intendance de l’environnement par les jeunes de la FMM, dont une étude sur la fraie et des projets de restauration des voies d’eau, de même que l’importance de l’autonomie gouvernementale des Métis et la nécessité d’une consultation continue par tous les secteurs.

Étude de cas portant sur l’eau douce

Nation des Gwich’in : Alaska (États-Unis)

Cette vidéo explore le lien profond des peuples autochtones de l’Alaska et du Yukon, principalement les Gwich’in, avec l’eau douce pour leur subsistance et leur identité culturelle. Elle porte sur les effets des changements climatiques sur les écosystèmes d’eau douce et les sources de nourriture traditionnelles, qui sont au cœur de leur identité en tant que peuple du Caribou. Elle met également en évidence le rôle de l’eau dans l’histoire orale et les enseignements des Gwich’in, et souligne l’importance de l’autodétermination grâce aux fructueux travaux de la communauté pour assainir l’eau.

Étude de cas portant sur l’eau douce

Peuple maya de Bécal, Campeche (Mexique)

Ces cinq vidéos présentent des entrevues avec des gardien·nes du savoir maya à propos de l’importance de l’eau douce, que l’on trouve dans les jaltunes (réservoirs), pour des tâches de subsistance vitales dans la région, comme cultiver des aliments, manger et boire. Elles abordent aussi les préoccupations croissantes par rapport à la qualité de l’eau, ainsi que les méthodes traditionnelles pour purifier l’eau à l’aide de feuillage local.

 

Discussion en ligne sur les connaissances

Le 22 novembre 2022 – La CCE a animé une discussion en ligne, intitulée L’application des connaissances autochtones en gestion de l’eau : Modèles de pratiques exemplaires, qui a offert des exemples de l’utilisation, de l’application et de l’importance des systèmes de savoirs autochtones (outils, perspectives et méthodes) dans le contexte de la gestion de l’eau douce. La discussion sur les connaissances a servi de forum aux peuples autochtones d’Amérique du Nord pour y partager leurs priorités, leurs expériences et leurs relations avec l’eau douce, entre eux et avec les responsables de haut niveau de divers paliers de gouvernement.

Freshwater Management

Tribune trinationale

Les 27 et 28 novembre 2023 – La tribune trinationale dirigée par les Autochtones sur les Méthodes autochtones de gestion de l’eau douce en Amérique du Nord a eu lieu les 27 et 28 novembre 2023, à Oaxaca (Mexique). Entièrement mené par les peuples autochtones, cet événement portait sur les perspectives et pratiques d’intendance autochtones relatives à la gestion de l’eau douce, dont la manière d’intégrer les CET aux activités de la CCE et d’accroître leur adoption en Amérique du Nord. Des Autochtones et des non-Autochtones des trois pays ont partagé leurs différents points de vue, contextes et expériences, comme panélistes et comme participant·es.

Galerie

En soutenant les peuples autochtones dans la mise en valeur de leurs priorités, de leurs droits et de leur rapport à l’eau douce, ce projet a stimulé un dialogue et des interactions entre les peuples autochtones, les gouvernements fédéraux, provinciaux et d’États et d’autres parties prenantes clés concernant la gestion de l’eau douce. Les méthodes de gestion de l’eau douce diffèrent non seulement d’un pays à l’autre, mais souvent d’une communauté à l’autre. Malgré la diversité des peuples autochtones d’Amérique du Nord et les contextes propres à chacun d’eux, le projet a démontré qu’ils considèrent souvent l’eau comme un élément sacré et essentiel à la vie. Les recommandations formulées par et avec les peuples autochtones dans le cadre du projet faisaient constamment remarquer qu’en tenant compte, dès le départ et dans l’ensemble de la gestion de l’eau douce, des systèmes de savoirs, des pratiques d’intendance et du droit à l’eau douce des peuples autochtones, ceux-ci peuvent être des chefs de file pour assurer la salubrité et la sécurité de l’eau pour les générations futures.