2 Analyse spéciale : les transferts hors site pour élimination en Amérique du Nord entre 2014 et 2018
2.4 Analyse des transferts hors site pour élimination, de 2014 à 2018
2.4.2 Transferts nord-américains pour élimination : principaux polluants et secteurs, de 2014 à 2018
La figure 14 présente un diagramme de Sankey comptant les principaux polluants et secteurs industriels représentés dans les transferts nord-américains pour élimination en 2018. Les secteurs et les polluants sont indiqués en ordre décroissant, par volume et par catégorie d’élimination.
Figure 14. Transferts nord-américains pour élimination, par secteur, polluant et catégorie d’élimination, en 2018
Cette figure montre que dix secteurs ont été à l’origine des deux tiers des transferts totaux pour élimination cette année-là. De ce nombre, mentionnons les secteurs de la sidérurgie, de l’extraction de pétrole et de gaz, ainsi que ceux de la production d’électricité, de la gestion des déchets et du traitement des eaux usées[53]. De manière analogue, les dix principaux polluants (ou groupes de polluants) représentaient 78 %, soit plus de 261 Mkg, des transferts totaux pour élimination en 2018.
Les renseignements contenus dans le diagramme de Sankey sont illustrés dans les figures 15a et 15b ci-dessous, qui montrent comment les transferts pour élimination ont évolué sur le continent nord-américain entre 2014 et 2018.
Figure 15a. Transferts nord-américains pour élimination : principaux secteurs, de 2014 à 2018
Figure 15b. Transferts nord-américains pour élimination : principaux polluants, de 2014 à 2018
Entre 2014 et 2018, 429 des 538 polluants (ou groupes de polluants) déclarés par l’ensemble des établissements nord-américains ont fait l’objet de transferts pour élimination[54]. Le tableau 15 révèle que les États-Unis sont le pays qui a déclaré la plus grande quantité de polluants dans chaque catégorie d’élimination, sauf celle de l’épandage (où les établissements canadiens ont signalé les plus importantes quantités de substances).
Tableau 15. Nombre de substances déclarées par catégorie d’élimination en Amérique du Nord, de 2014 à 2018
Nota : Rappelons qu’en vertu du RETC du Mexique, les données ne sont pas disponibles pour les transferts vers l’injection souterraine, les décharges/structures de retenue en surface, et l’épandage ; et qu’en vertu de l’INRP du Canada, il n’y a pas de catégorie « Autre élimination (inconnu) ».Les différences entre les critères de déclaration adoptés par les trois pays doivent être prises en considération lorsqu’on interprète les données des RRTP nord-américains.
En plus de refléter le profil industriel de chaque pays, ces données reflètent le fait que le nombre de substances soumises à déclaration au TRI américain est plus élevé que ceux des deux autres programmes. Comme le chapitre 1 en faisait état, en raison des différences entre les trois RRTP nationaux sous l’angle des substances soumises à déclaration, seuls 70 des plus de 500 polluants déclarés à l’échelle continentale sont communs aux trois programmes nationaux.
Les effets de ces différences entre les critères de déclaration nationaux sont mis en évidence au tableau 16, qui présente les données de 2018 relatives aux transferts pour élimination de polluants soumis à déclaration au Canada uniquement ou aux États-Unis uniquement (les deux pays étant à l’origine de la majeure partie des transferts dans la région).
Tableau 16. Transferts pour élimination de polluants soumis à déclaration au TRI uniquement ou à l’INRP uniquement en 2018
Le tableau 16 révèle également qu’en 2018, les établissements américains ont déclaré près de 19 Mkg de transferts pour élimination de 132 substances qui ne sont pas visées par l’INRP canadien (où les composés de baryum, déclarés en majeure partie par les services d’électricité, représentaient 87 % du total). De leur côté, les établissements canadiens ont déclaré plus de 13 Mkg de 28 substances non visées par le TRI américain (la substance prédominante étant le phosphore total, surtout à cause des déclarations des usines d’épuration d’eaux usées).
Certains changements ont été apportés aux listes de polluants du TRI américain et de l’INRP canadien au cours de la période, notamment :
- l’ajout au TRI du nonylphénol et de ses dérivés éthoxylés en 2015, ainsi que du 1‑bromopropane en 2016, ce qui a entraîné une augmentation d’environ 100 000 kg des transferts pour élimination chaque année;
- l’exclusion de l’INRP, en 2016, de 21 polluants dont les quantités transférées pour élimination se situaient entre 1 et 10 000 kg les années précédentes.