Bulletin

Célébration des 25 ans de la conservation trilatérale du monarque

À la fin de 1997, la Commission de coopération environnementale (CCE) a organisé sa première réunion nord-américaine sur le monarque à Morelia, au Mexique. À cette occasion, plus de 300 délégués représentant, entre autres, des gouvernements, des organisations non gouvernementales, des établissements universitaires, et des collectivités autochtones et locales qui pratiquent une agriculture à petite échelle, se sont réunis afin de cerner et d’aborder des questions et des mesures prioritaires ayant trait à la conservation du monarque. En visant un objectif ambitieux, à savoir élaborer un programme de conservation nord-américain, ce large éventail de participants a réussi à définir une approche multidisciplinaire et continentale de protection de ce papillon emblématique.

Alors que les réunions internationales sur le monarque tenues dans les années 1980 portaient essentiellement sur sa biologie, celle de 1997 a constitué une étape essentielle dans la promotion d’une conservation plus intégrée. Les organisateurs avaient adressé des invitations spéciales à des intervenants souvent oubliés, notamment les membres des localités qui se trouvent à l’intérieur et à la périphérie de la zone dénommée aujourd’hui Réserve de la biosphère du monarque. Pour la toute première fois, les discussions ont mis les volets culturel et économique de la conservation du monarque à l’avant-plan des discussions à caractère essentiellement scientifique et technique.

Cette réunion cruciale tenue il y a 25 ans, qui tablait sur des décennies de travaux scientifiques relatifs au monarque et à sa migration annuelle unique, a contribué à mieux connaître les interactions entre ce papillon, les êtres humains et la forêt. Lors de diverses tables rondes sur des sujets clés, les participants sont parvenus à s’entendre sur 53 mesures prioritaires.

Ils ont fait valoir que les mesures de protection du monarque relèvent de « la responsabilité commune des trois pays nord-américains », notamment la détermination de nouvelles sources de revenus et de combustibles pour les collectivités qui dépendent de la forêt, l’élaboration de programmes de formation permanente pour les paysans locaux, l’établissement d’un programme d’échange d’étudiants, ainsi que l’application d’une « stratégie visant le soutien politique à long terme et la mise sur pied de conseils nationaux dans les trois pays ».

Une dizaine d’années plus tard, en 2008, ces efforts ont mené à l’établissement du Plan nord-américain de conservation du monarque par la CCE, laquelle a apporté son aide en vue de définir la voie à suivre pour arriver à conserver ce papillon à l’échelle du continent. Les principaux objectifs énoncés dans le plan consistaient à s’attaquer aux questions suivantes : la déforestation de l’habitat d’hivernage; la perte, la fragmentation et la dégradation des habitats dans les voies migratoires et les aires de reproduction; la promotion de modes de vie durables pour les populations locales; la surveillance du monarque.

Au fil des ans, les mesures de conservation ont permis d’améliorer nos connaissances et de prendre conscience de l’urgence de protéger cette espèce emblématique, à savoir le seul papillon connu pour migrer annuellement à travers l’Amérique du Nord. La recherche a permis de promouvoir notamment : le partage de données pour mieux connaître la biologie du monarque, ses voies migratoires et sa vulnérabilité sur le continent nord-américain; la mobilisation des dirigeants locaux et des milieux urbains grâce à l’élargissement du Mayors’ Monarch Pledge (engagement des maires pour la sauvegarde des monarques) qui encourage les maires à agir localement afin de protéger l’espèce; la diffusion d’un vaste ensemble d’outils de sensibilisation, de ressources et de pratiques exemplaires; la participation de la population en vue de favoriser la conservation du monarque et la multiplication des activités de science participative comme le Blitz international de suivi du monarque.

Malgré ces efforts concertés, ce papillon migrateur fait désormais partie de la catégorie En danger dans la Liste rouge qu’a établie l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à l’égard des espèces menacées, car les populations de monarques de l’est et de l’ouest du continent ont connu un déclin considérable.

Bien que de nouvelles menaces continuent de peser sur lui, le monarque demeure un symbole majestueux de la valeur transfrontalière, interculturelle et intemporelle de la nature en raison de son caractère migrateur.

Il s’est écoulé 25 ans depuis la première réunion nord-américaine sur le monarque, mais les Nord‑Américains doivent continuer d’unir leurs efforts pour protéger cette précieuse espèce et son étonnante migration, car celle-ci tient du miracle.

Monarchs pollinating

Qui sommes-nous?

Les gouvernements du Canada, du Mexique et des États-Unis ont établi la Commission de coopération environnementale (CCE) en 1994 en vertu de l’Accord nord-américain de coopération dans le domaine de l’environnement, à savoir l’accord parallèle à l’Accord de libre-échange nord-américain en matière d’environnement. Or, depuis 2020 et conformément au nouvel Accord Canada‒États-Unis‒Mexique (ACEUM), elle est désormais régie par l’Accord de coopération environnementale (ACE). La CCE rassemble un éventail d’intervenants issus du grand public, de peuples autochtones, des jeunes, d’organisations non gouvernementales, du milieu universitaire et du domaine des affaires en vue de trouver des solutions qui permettent de protéger l’environnement que partagent les trois pays nord-américains, mais tout en favorisant un développement économique durable au profit des générations actuelles et futures.

La CCE réalise ses activités grâce au soutien financier du gouvernement du Canada, par l'entremise du ministère de l’Environnement et du Changement climatique, du gouvernement du Mexique, par l'entremise du Secretaría de Medio Ambiente y Recursos Naturales (ministère de l'Environnement et des Ressources naturelles), et du gouvernement des États-Unis, par l'entremise de l'Environmental Protection Agency (Agence de protection de l'environnement).

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