Communiqué

Un couple contribue de façon remarquable à la conservation de l’habitat critique des oiseaux de rivage

Janet Darcher (JD) a pris sa retraite du poste d’administratrice publique pour l’État de Washington. C’est elle qui dirigeait la Peninsula Quilt Guild dans le cadre du projet de courtepointe de l’amitié baptisé « Connecting People Through Shorebirds ». Ed Darcher (ED) est coordonnateur du programme Spartina pour le Pacific County. Ils vivent dans un village situé près de la baie de Willapa (Washington) — site d’importance internationale pour les oiseaux de rivage.

Que pouvez-vous nous dire à propos de l’endroit où vous vivez?

ED : Notre maison se trouve à Naselle, à environ 20 milles (32 km) du fleuve Columbia et à 20 milles de l’océan Pacifique. Nous vivons au bord de la rivière Naselle, là où elle se jette dans la baie de Willapa, qui est le deuxième estuaire en importance sur la côte Pacifique des États-Unis. Nous sommes là depuis 35 ans, mais nous nous préoccupons de la baie depuis environ 25 ans.

Quel rapport entretenez-vous avec la baie?

ED : Selon moi, la baie de Willapa est le secret le mieux gardé de la côte ouest. On y produit près du quart des huîtres des États-Unis, et le rivage est encore relativement peu développé. Il n’y a pratiquement aucun bateau à moteur. Les seules personnes que vous verrez circuler dans la baie sont les ostréiculteurs et les gens qui font des affaires dans le secteur. Nous travaillons sur des hydroglisseurs, dans cet environnement tout à fait unique que j’ai vraiment appris à apprécier. C’est un plaisir de travailler ici.

Le programme Spartina est probablement  la plus importante initiative de lutte contre les herbes aquatiques envahissantes aux États-Unis. Il y a dix ans, on trouvait près de 8 000 acres (3 200 hectares) de Spartina (spartine) sur les battures de la baie de Willapa. Aujourd’hui, on estime qu’il en reste moins d’une acre (0,4 ha). Si l’on n’avait pas éliminé la spartine, l’écologie de toute la baie aurait changé et on n’y verrait sans doute plus aucun oiseau de rivage.

Janet, dans quelles circonstances avez-vous décidé de participer au projet de courtepointe de l’amitié Connecting People Through Shorebirds?

JD : J’assistais à une réunion de la Guilde, et le gestionnaire de la réserve faunique nationale de Willapa a demandé à une des femmes présentes si nous souhaitions participer à ce projet de courtepointe. Je n’ai pas réalisé l’ampleur du projet à ce moment-là. J’étais impressionnée à l’idée de travailler avec les différentes réserves et les différents établissements se consacrant à la faune dans trois pays différents. De plus, il était prévu que nous travaillerions avec des enfants, ce que j’adore faire. Entre la préparation et l’assemblage des carrés de tissu que les jeunes avaient décorés, je crois qu’il a fallu environ 80 heures pour fabriquer la courtepointe. Personnellement, j’y ai consacré 40 heures, avec le plus grand plaisir!

Que signifie le projet de courtepointe de l’amitié pour vous?

JD : C’est une façon de faire notre part et de montrer que nous apprécions le travail qui est accompli – ici et dans toutes ces autres collectivités. Ces 25 dernières années, alors qu’Ed travaillait pour la baie, j’ai pu constater les changements. Mes enfants ont eux aussi participé aux projets menés là-bas par la Washington State University. Ils ont travaillé pour des ostréiculteurs, donc nous faisions notre part. En fait, pour résumer et expliquer le tout, je crois que nous avons participé d’assez près à la restauration de la baie. Mais nous ne pensions pas à cela à ce moment-là; nous nous contentions d’agir. Nous faisions ce que nous pouvions pour prendre soin de notre environnement, afin qu’il reste tel que nous l’aimions. J’aimerais que la baie demeure un environnement très naturel. J’ai participé au projet de courtepointe de l’amitié pour montrer que j’apprécie le fait de vivre dans cette région bucolique, vraiment idyllique.

La baie de Willapa a été récemment désignée comme site d’importance internationale par le Réseau des réserves pour les oiseaux de rivage dans l’hémisphère occidental (RRORHO), s’ajoutant à un ensemble d’autres sites reconnus comme des habitats critiques pour les oiseaux de rivage le long de la voie migratoire du Pacifique en Amérique du Nord. Qu’est-ce que cela signifie pour vous?

ED : La désignation de la baie de Willapa crée un lien entre nous et les autres réserves et terres humides d’importance. Nous faisons maintenant partie d’une plus vaste communauté, d’envergure mondiale, qui a pour but de protéger et de préserver ces populations d’oiseaux de rivage. Ce n’est pas seulement notre baie de Willapa – la baie est maintenant connectée au reste de la planète.

Quel aspect de votre participation au projet de courtepointe avez-vous préféré?

ED : J’ai vraiment aimé l’ensemble du processus : le projet de courtepointe a créé un lien entre la population locale et des gens d’autres pays, au sein d’une communauté qui avait un intérêt commun — composée de gens qui ne se seraient jamais connus en temps normal. Et ce processus a permis de créer une courtepointe qui voyage maintenant à différents endroits du continent.

J’étais présent lors de la réunion de désignation de la baie de Willapa par le RRORHO, où la version terminée de la courtepointe a été présentée pour la première fois. Tout le monde a eu la même réaction à propos du processus et du résultat final : un sursaut d’énergie — c’était incroyable!

JD : Ce que j’ai préféré, c’est le fait qu’un si grand nombre de collectivités aient participé au projet. J’adore ce que ces enfants ont accompli, c’est très précieux à mes yeux. Je suis tout simplement heureuse d’avoir eu la possibilité d’assembler le tout.

Allez-vous continuer à participer à des activités de conservation des oiseaux de rivage dans la baie de Willapa?

ED : Mon travail consiste à préserver les terres humides et à les ramener à leur état initial en luttant contre les herbes envahissantes et en les éliminant; de ce fait, je protège naturellement les oiseaux de rivage. Et je vais continuer à le faire. Je ne crois pas que je cesserai un jour de faire ma part dans cette région.

JD : Vous savez, la mère d’Ed était une amoureuse des oiseaux et connaissait énormément de choses à leur sujet. Elle a transmis ses connaissances à Ed, Ed me les a transmises à son tour, puis nous avons éduqué nos enfants. Nous nous efforçons d’apprendre des choses par nous-mêmes à propos de la vie des oiseaux : cela nous tient à cœur. De toute façon, qui n’aime pas s’asseoir dans son jardin et écouter le chant des oiseaux?

Dans le cadre du projet de la Commission de coopération environnementale (CCE) intitulé Plan d’action sur les voies migratoires dans les Amériques – Initiative sur les oiseaux migrateurs de l’Arctique (IOMA), les jeunes de douze collectivités liées à sept sites d’importance pour les oiseaux de rivage migrateurs le long des voies migratoires Atlantique et Pacifique d’Amérique du Nord ont participé à la création de la courtepointe de l’amitié sous le thème « Connecting People through Shorebirds ». La présentation officielle de la courtepointe a eu lieu lors de la session du Conseil de 2017, les 27 et 28 juin 2017 à Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard), au Canada.

Dans le cadre de l’IOMA, la CCE a également appuyé la désignation de la baie de Willapa et de la péninsule de Long Beach comme site d’importance internationale au sein du Réseau de réserves pour les oiseaux de rivage dans l’hémisphère occidental.

Conserving critical shorebird habitat

Qui sommes-nous?

Les gouvernements du Canada, du Mexique et des États-Unis ont établi la Commission de coopération environnementale (CCE) en 1994 en vertu de l’Accord nord-américain de coopération dans le domaine de l’environnement, à savoir l’accord parallèle à l’Accord de libre-échange nord-américain en matière d’environnement. Or, depuis 2020 et conformément au nouvel Accord Canada‒États-Unis‒Mexique (ACEUM), elle est désormais régie par l’Accord de coopération environnementale (ACE). La CCE rassemble un éventail d’intervenants issus du grand public, de peuples autochtones, des jeunes, d’organisations non gouvernementales, du milieu universitaire et du domaine des affaires en vue de trouver des solutions qui permettent de protéger l’environnement que partagent les trois pays nord-américains, mais tout en favorisant un développement économique durable au profit des générations actuelles et futures.

La CCE réalise ses activités grâce au soutien financier du gouvernement du Canada, par l'entremise du ministère de l’Environnement et du Changement climatique, du gouvernement du Mexique, par l'entremise du Secretaría de Medio Ambiente y Recursos Naturales (ministère de l'Environnement et des Ressources naturelles), et du gouvernement des États-Unis, par l'entremise de l'Environmental Protection Agency (Agence de protection de l'environnement).

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