Communiqué

La CCE lance un plan visant à appuyer le commerce durable de bois d’œuvre, de perroquets, de requins, de tarentules et de tortues en Amérique du Nord

Ensenada (B.C.), Mexique, le 17 mai 2017—Aujourd’hui, lors de la réunion annuelle du Comité trilatéral Canada/Mexique/États-Unis sur la conservation et la gestion des espèces sauvages et des écosystèmes, la Commission de coopération environnementale (CCE) a dévoilé des plans d’action visant cinq groupes d’espèces/d’essences prioritaires d’Amérique du Nord listées à l’annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), traité international qui réglemente le commerce des espèces sauvages.

Ces plans d’action, qui ont été élaborés en collaboration avec l’United States Fish and Wildlife Service (USFWS, Service des pêches et de la faune des États-Unis), Environnement et Changement climatique Canada et la Comisión Nacional para el Conocimiento y Uso de la Biodiversidad (Conabio, Commission nationale pour la connaissance et l’utilisation de la biodiversité du Mexique), proposent 89 mesures que peuvent prendre les gouvernements, le secteur privé, les membres de la société civile et le milieu universitaire pour favoriser le commerce durable de bois d’œuvre,  de  perroquets, de  requins, de tarentules et de tortues. Ces rapports, qui s’appuient sur des consultations multipartites et sur un examen approfondi menés en 2016 et 2017, cherchent à présenter une analyse globale de l’impact du commerce de ces espèces/essences en Amérique du Nord, qui porte sur les pratiques d’élevage et les moyens de subsistance, les efforts de conservation, les cadres de réglementation nationaux et les moteurs de la croissance du marché.

« Pour être efficace, la conservation nécessite une collaboration entre les éleveurs, les détaillants, les organismes d’application de la loi et les spécialistes de la conservation. À la CCE, nous sommes ravis d’avoir pu réunir ces intervenants, a déclaré César Rafael Chávez, directeur exécutif de la CCE. Ensemble, nous avons défini des solutions et créé un plan d’action conjoint visant à promouvoir le commerce de ces animaux. »

Vous trouverez ci-après des liens vers chaque plan d’action, ainsi qu’un aperçu des considérations liées à chaque espèce [version intégrale en anglais seulement; résumés en français disponibles].

Les perroquets sont un des groupes d’oiseaux les plus en danger sur la planète, et le marché des perroquets vivants vendus comme animaux domestiques continue de prendre de l’expansion. Malgré une loi mexicaine qui interdit la vente et le commerce d’oisillons de spécimens en captivité et la collecte de spécimens sauvages, la capture illicite de perroquets sauvages pour le commerce des oiseaux domestiques est très répandue. En plus du déclin des populations de perroquets, les espèces de perroquets non indigènes envahissantes se sont établies au Mexique et vont sans doute causer des problèmes écologiques en faisant concurrence aux espèces indigènes. Le plan d’action recommande : une amélioration de la conservation in situ des populations sauvage; le renforcement des capacités d’application de la loi; une atténuation de la menace que représentent les espèces envahissantes introduites au Mexique.

Comme la majorité des espèces de requins à l’échelle mondiale, les huit espèces de requins prioritaires désignées dans ce plan d’action sont extrêmement vulnérables à la surexploitation et ont vu leur population mondiale diminuer. On fait principalement le commerce des requins pour en vendre certaines parties ou certains dérivés — viande, ailerons, dents et mâchoires — et les utiliser comme ingrédients dans des suppléments alimentaires et des produits pharmaceutiques. Les pays nord-américains coopèrent grâce aux organes régionaux de gestion des pêches (ORGP); malheureusement, il demeure difficile d’obtenir des données fiables de nature biologique ou relatives aux prises. Le plan d’action recommande : le renforcement des capacités de surveillance et de production de rapports du secteur de la pêche; le renforcement des capacités d’identification des parties de requins et d’application de la loi; une meilleure sensibilisation du public à propos de la conservation et de la réglementation; une meilleure gestion de la pêche au Mexique.

Dans le monde entier, la collecte et la production de tortues servent à répondre aux diverses exigences du marché et des consommateurs – on les utilise comme animaux domestiques, on consomme leur chair, ou on s’en sert à des fins médicales ou éducatives, et pour approvisionner les fermes et les exploitations d’élevage. La gestion et le commerce des tortues varient considérablement en Amérique du Nord et d’une espèce à l’autre : on fait de l’élevage et de la collecte à grande échelle aux États-Unis, mais leur commercialisation est limitée au Mexique et au Canada. L’élevage en captivité de tortues de Tabasco (Dermatemys mawii) au Mexique offre la possibilité de produire des tortues de façon économiquement intéressante et durable, tout en favorisant leur conservation. Le plan d’action recommande : une intensification de la recherche consacrée à l’élevage en captivité des D. mawii à des fins commerciales; une amélioration des politiques et des procédures qui préconisent également la récupération des populations sauvages; un renforcement des capacités d’application de la loi et de protection.

On trouve les huit essences d’arbres et de cactus mentionnées dans ce plan d’action au Mexique et aux États-Unis. L’acajou à grandes feuilles est de loin celui qui a la plus grande valeur commerciale, et il fait depuis longtemps l’objet d’une surexploitation. On pense qu’un grand nombre des essences prioritaires sont menacées, non seulement par l’exploitation forestière, mais aussi par la perte d’habitats au profit des éleveurs de bétail et de l’agriculture sur brûlis. Un des problèmes pour les agents d’application de la loi à la frontière tient au fait qu’ils doivent identifier visuellement les essences de bois listées dans la CITES et les distinguer des nombreuses autres essences ne figurant pas dans la CITES dont on fait le commerce à l’échelle internationale. Le plan d’action recommande : une intensification des recherches et des analyses sur le terrain; la production durable d’essences de bois de rose et d’acajou au Mexique; le renforcement des capacités d’identification et d’application de la loi; une meilleure sensibilisation des collectivités à propos de la conservation des forêts au Mexique.

Étant donné que le marché des tarentules Brachypelma prend de l’expansion à l’échelle mondiale, on pense que le commerce illicite dépasse de loin le commerce licite. Au Mexique, les populations de Brachypelma sauvages sont en déclin, à la fois à cause de la perte d’habitats et du grand nombre d’araignées qui sont collectées dans leur milieu naturel. Malheureusement, en raison du manque de données sur les populations, il est difficile d’évaluer l’ampleur de l’impact qu’a le commerce sur leur survie. Le commerce licite d’espèces de tarentules prioritaires crée des possibilités économiques intéressantes pour les éleveurs mexicains. Le plan d’action recommande : l’élaboration de politiques faisant la promotion de l’élevage en captivité et du commerce durable au Mexique; la collecte d’un plus gros volume de données biologiques et commerciales; un renforcement des capacités de conservation et d’application de la loi.

CITES

Qui sommes-nous?

Les gouvernements du Canada, du Mexique et des États-Unis ont établi la Commission de coopération environnementale (CCE) en 1994 en vertu de l’Accord nord-américain de coopération dans le domaine de l’environnement, à savoir l’accord parallèle à l’Accord de libre-échange nord-américain en matière d’environnement. Or, depuis 2020 et conformément au nouvel Accord Canada‒États-Unis‒Mexique (ACEUM), elle est désormais régie par l’Accord de coopération environnementale (ACE). La CCE rassemble un éventail d’intervenants issus du grand public, de peuples autochtones, des jeunes, d’organisations non gouvernementales, du milieu universitaire et du domaine des affaires en vue de trouver des solutions qui permettent de protéger l’environnement que partagent les trois pays nord-américains, mais tout en favorisant un développement économique durable au profit des générations actuelles et futures.

La CCE réalise ses activités grâce au soutien financier du gouvernement du Canada, par l'entremise du ministère de l’Environnement et du Changement climatique, du gouvernement du Mexique, par l'entremise du Secretaría de Medio Ambiente y Recursos Naturales (ministère de l'Environnement et des Ressources naturelles), et du gouvernement des États-Unis, par l'entremise de l'Environmental Protection Agency (Agence de protection de l'environnement).

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