La CCE favorise les bâtiments écologiques pour faciliter une plus grande réduction des émissions de CO2 en Amérique du Nord
Vancouver, 3/13/2008-La Commission de coopération environnementale (CCE) vient de publier un rapport qui fait valoir que la promotion de la conception, de la construction, de la rénovation et de l’exploitation écologiques des bâtiments peut favoriser une diminution des émissions de gaz à effet de serre (GES) qui provoquent les changements climatiques, et ce, d’une manière beaucoup plus radicale, rapide et économique que tout autre moyen disponible.
Selon ce rapport, intitulé Le bâtiment écologique en Amérique du Nord : débouchés et défis, les bâtiments sont responsables chaque année du rejet de plus de 2 200 mégatonnes (Mt) de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère, soit environ 35 % de la quantité totale sur le continent. Il indique également que l’adoption rapide de technologies éconergétiques avant-gardistes, existantes ou nouvelles, pourraient permettre de réduire de plus de 1 700 Mt les émissions de CO2 en Amérique du Nord d’ici 2030, comparativement à une projection de ces émissions en fonction d’un maintien du statu quo. Cette réduction équivaut presque à la quantité de CO2 émise par le secteur des transports aux États-Unis en 2000.
Il est maintenant courant que les bâtiments écologiques les plus avant-gardistes permettent de réduire de 30 %, 40 % et même 50 % la consommation d’énergie par rapport aux bâtiments classiques, et que les bâtiments les plus efficaces atteignent même un rendement de 70 % supérieur à celui des bâtiments traditionnels.
Malgré les avantages que le bâtiment écologique présente sur les plans environnemental, économique et sanitaire, il ne représente qu’une infime portion des nouveaux bâtiments résidentiels et commerciaux, soit à peine 2 % du marché de la construction non résidentielle, moins de 0,5 % du marché résidentiel du Canada et des États Unis, et encore moins que cela au Mexique.
Ce rapport découle d’une étude de deux ans menée par le Secrétariat de la CCE, et il a été établi avec les conseils d’un groupe consultatif international comptant des membres de renom, dont des promoteurs et des architectes, des spécialistes du développement durable et de l’énergie, des évaluateurs et des courtiers en immeuble, ainsi que des représentants des gouvernements municipaux et nationaux.
« L’amélioration de notre milieu bâti représente probablement la meilleure des solutions pour protéger et améliorer le milieu naturel. Ce rapport constitue un plan détaillé des énormes progrès à accomplir dans le domaine de l’environnement en Amérique du Nord, notamment en se servant des outils et de la technologie dont nous disposons actuellement », a déclaré le directeur exécutif de la CCE, Adrián Vázquez.
Selon le rapport, le bâtiment écologique représente l’un des moyens les plus réalisables à court terme pour réduire de façon notable les émissions associées aux changements climatiques.
Malgré la croissance rapide du marché du bâtiment écologique que prévoit le rapport dans les trois pays, il estime nécessaire que les secteurs public et privé fassent place à des changements d’envergure dans les domaines de la planification, de la construction et du financement des bâtiments résidentiels et commerciaux pour surmonter, tels qu’il les qualifie, les importants obstacles à une adoption à grande échelle de bâtiments à haut rendement dans l’ensemble de l’Amérique du Nord.
L’associé directeur général du Windmill Development Group à Ottawa et président du groupe consultatif sur le bâtiment écologique de la CCE, M. Jonathan Westeinde, a déclaré : « A titre de promoteur, je me fonde sur le fait que le bâtiment écologique est un concept éprouvé qui offre des coûts de construction et des avantages commerciaux qui s’améliorent rapidement. Ce rapport montre comment procéder pour valoriser le bâtiment écologique et en faire l’élément central d’une Amérique du Nord aussi salubre que sécuritaire sur le plan énergétique ».
Le rapport met en lumière l’importance du bâtiment écologique dans le développement urbain. Le maire de Seattle, Greg Nickels, dont la ville a été l’hôte du Symposium de la CCE sur le bâtiment écologique en mai 2007, a déclaré que le bâtiment écologique constitue une pierre angulaire permettant d’édifier des collectivités fortes et durables. « A Seattle, nous sommes convaincus que les villes qui s’engagent et investissent dès maintenant dans le développement écologique seront nettement avantagées à long terme », a-t-il poursuivi.
Les auteurs du rapport font état d’un certain nombre de facteurs de dissuasion à l’égard du bâtiment écologique qui amènent à se demander de quelle manière inciter les promoteurs à assumer des coûts supplémentaires pour des caractéristiques écologiques lorsque les avantages à long terme qu’offrent les économies d’énergie seront transmis à de nouveaux propriétaires ou aux locataires.
Ils recommandent donc d’accélérer l’adoption du bâtiment écologique dans le marché et d’en faire une pratique courante pour toutes les nouvelles constructions et la rénovation des bâtiments existants en Amérique du Nord. Parmi ces recommandations, le rapport invite les dirigeants gouvernementaux, industriels et non gouvernementaux nord-américains à prendre les mesures suivantes :
- Constituer des groupes de travail nationaux multipartites afin de mettre en ouvre une vision pour le bâtiment écologique en Amérique du Nord.
- Soutenir l’élaboration d’un ensemble de principes et d’outils de planification en matière de bâtiment écologique.
- Établir des objectifs explicites afin que le bâtiment écologique soit adopté le plus rapidement possible en Amérique du Nord, notamment des objectifs dynamiques afin d’atteindre la neutralité en carbone ou la consommation nulle d’énergie pour les bâtiments, ainsi que de surveiller le rendement afin de suivre les progrès dans l’atteinte de ces objectifs.
- Renforcer le soutien ou en trouver du nouveau à l’égard du bâtiment écologique, y compris en déployant des efforts pour promouvoir des investissements par le secteur privé et l’application de méthodes d’évaluation adéquates.
- Améliorer les connaissances au sujet du bâtiment écologique grâce à la recherche et au développement, au renforcement des capacités, et à l’utilisation d’étiquettes et de mécanismes de divulgation d’informations sur le rendement des bâtiments écologiques.
L’application de ces recommandations complètera les activités que réalisent déjà les gouvernements fédéraux, étatiques et provinciaux, les administrations municipales, les associations industrielles et commerciales, et les organisations non gouvernementales.
L’étude de la CCE a permis de relever plusieurs projets gouvernementaux et industriels qui favorisent des améliorations dynamiques du rendement énergétique dans le secteur de la construction. Des recherches menées dans le cadre du rapport montrent que l’adoption du bâtiment écologique permet de réaliser d’importantes économies d’énergie et de réduire considérablement les émissions de GES dans ce secteur d’ici 2030, tout en préconisant la consommation nulle d’énergie et la neutralité en carbone pour les bâtiments.
Le rapport, que le Secrétariat de la CCE a établi en vertu de l’article 13 de l’Accord nord-américain de coopération dans le domaine de l’environnement (ANACDE), n’est pas destiné à exprimer le point de vue des Parties à cet accord. Les informations sur lesquelles se fonde le rapport proviennent de documents de référence rédigés par des spécialistes indépendants ainsi que sur des observations recueillies au cours de deux réunions publiques. Le public sera en mesure de consulter le rapport et les documents de référence connexes, ainsi qu’un diaporama de bâtiments écologiques du Canada, du Mexique et des États-Unis, à compter du 13 mars 2008, à l’adresse .
Les trois pays signataires de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), à savoir le Canada, le Mexique et les États-Unis, ont fondé la CCE dans le cadre de l’ANACDE, l’accord environnemental parallèle à l’ALÉNA, afin qu’elle coordonne leur collaboration et se penche sur les questions environnementales qui suscitent des préoccupations à l’échelle du continent, en portant une attention particulière aux défis et aux possibilités que peut présenter le libre-échange sur le plan environnemental.
Qui sommes-nous?
Les gouvernements du Canada, du Mexique et des États-Unis ont établi la Commission de coopération environnementale (CCE) en 1994 en vertu de l’Accord nord-américain de coopération dans le domaine de l’environnement, à savoir l’accord parallèle à l’Accord de libre-échange nord-américain en matière d’environnement. Or, depuis 2020 et conformément au nouvel Accord Canada‒États-Unis‒Mexique (ACEUM), elle est désormais régie par l’Accord de coopération environnementale (ACE). La CCE rassemble un éventail d’intervenants issus du grand public, de peuples autochtones, des jeunes, d’organisations non gouvernementales, du milieu universitaire et du domaine des affaires en vue de trouver des solutions qui permettent de protéger l’environnement que partagent les trois pays nord-américains, mais tout en favorisant un développement économique durable au profit des générations actuelles et futures.
La CCE réalise ses activités grâce au soutien financier du gouvernement du Canada, par l'entremise du ministère de l’Environnement et du Changement climatique, du gouvernement du Mexique, par l'entremise du Secretaría de Medio Ambiente y Recursos Naturales (ministère de l'Environnement et des Ressources naturelles), et du gouvernement des États-Unis, par l'entremise de l'Environmental Protection Agency (Agence de protection de l'environnement).