Une seule eau – un processus autochtone de renforcement de la résilience des Premières Nations de l’Ontario en matière d’eau grâce à la récolte d’eau de pluie
Organisation : Isla Urbana
Garantir que tout un chacun aura accès à de l’eau saine en préservant les meilleures méthodes de récolte de l’eau de pluie et sa gestion intégrée.
Emplacement géographique : Première Nation de Nipissing au Canada, et Oaxaca, Jalisco et Chihuahua, au Mexique
Pays : Canada, Mexique
Autres organismes qui participent : Première Nation de Nipissing; Collectivités de Wixárika-Jalisco, de Mazateca-Oaxaca et de Rarámuri-Chihuahuan; Canadian Shield Consultants Agency Inc.; Center for Global Engineering (Centre pour l’ingénierie mondiale) de l’Université de Toronto.
Contexte
Les collectivités autochtones du Canada ont de la difficulté à accéder à de l’eau potable depuis des dizaines d’années. Le manque d’infrastructures, la pollution des sources d’eau et le manque de personnel ayant suivi une formation en sont notamment la cause. Les changements climatiques aggravent la situation, car la hausse des températures altère le cycle hydrologique et crée des conditions favorables à des menaces comme les algues bleu-vert. Ils multiplient aussi les risques de défaillance des infrastructures (p. ex. les pannes de courant) associés aux événements météorologiques extrêmes.
Les collectivités des Premières Nations formulent des avis concernant la qualité de l’eau potable (« AQEP ») afin d’informer la population qu’elle ne doit pas boire d’eau, car cela peut présenter un danger. En octobre 2022, 22 AQEP de longue durée (un an ou plus) et 13 AQEP de courte durée (moins d’un an) ont été émis en Ontario – c’est le nombre le plus élevé de toutes les provinces. De nombreux AQEP ont été levés depuis 2015 grâce à des investissements dans les infrastructures, mais le manque de résilience des infrastructures hydrauliques et le risque de contamination ont donné lieu à de nouveaux AQEP et à des AQEP de courte durée qui reviennent chaque année.
Objectifs
- Faciliter l’accès à l’eau et renforcer la résilience des infrastructures hydrauliques pour les collectivités des Premières Nations de l’Ontario grâce à la récolte d’eau de pluie (REP).
- Renforcer les capacités des collectivités locales en matière de REP.
- Multiplier les activités de REP dans les collectivités des Premières Nations de l’Ontario.
- Renforcer les liens entre les communautés internationales et interdisciplinaires à l’égard des stratégies qui favorisent la pérennité des ressources en eau dans toute l’Amérique du Nord.
Principales activités
- Phase 1 : « Nous sommes l’eau. » Relations de la collectivité avec l’eau, récits et cartographie des installations, réalisation d’analyses techniques. Une délégation de la Première Nation de Nipissing se rend sur les emplacements de projets mexicains. Une soixantaine de membres de la collectivité y participent. La conception d’une trousse d’outils et d’une vidéo résume cette phase.
- Phase 2 : « Possibilités ». Établissement de la vision de la collectivité en créant des scénarios relatifs à l’eau et au climat, et des solutions aux problèmes qu’ils décrivent. Soixante-quinze membres de la collectivité y participent. Cette phase donne lieu à la conception d’une trousse d’outils et d’une vidéo.
- Phase 3 : « Prendre des mesures concrètes ». Élaboration de solutions techniques adaptées à chaque emplacement qui a recourt à la REP. Un plan de mise en œuvre est établi et appliqué (il comprend la conception détaillée et les permis). Trois systèmes de REP sont installés dans des bibliothèques, des écoles, des centres communautaires et des foyers de la Première Nation de Nipissing, ainsi que dans des collectivités de Premières Nations environnantes en Ontario. La délégation mexicaine se rend sur l’emplacement du projet de la Première Nation de l’Ontario, et quelque 180 membres de la collectivité y participent. Cette phase donne lieu à la conception d’une trousse d’outils et d’une vidéo.
- Phase 4 : « Continuer sur cette voie, apprendre et partager ». Exploitation et entretien des systèmes de REP, tests de la qualité de l’eau et diffusion de connaissances connexes. Deux cent cinquante membres de la collectivité y participent. Cette phase donne lieu à la conception d’une trousse d’outils et d’une vidéo, et 18 personnes ont suivi une formation sur l’utilisation et l’entretien des systèmes.
Résultats
- Certains immeubles des collectivités de la Première Nation ont plus facilement accès à l’eau et ont renforcé leur résilience.
- Les membres et les collectivités qui pratiquent la REP comprennent bien la situation actuelle concernant l’eau, les scénarios des changements climatiques, les solutions de REP, et le fonctionnement et l’entretien de ces systèmes.
- D’autres projets de REP sont mis en œuvre par d’autres collectivités.
- Établissement de relations entre Premières Nations afin d’éclairer la mise sur pied d’autres projets de REP et d’autres activités visant la pérennité des ressources en eau.