Journaux - Pourquoi et comment mesurer la PGA
Dans le contexte de la PGA, une personne ou un groupe de personnes (par exemple, les membres d’un même ménage) peuvent tenir un journal des aliments perdus et gaspillés dans leur maison ou dans une autre unité. Généralement, la personne qui tient le journal doit inscrire la quantité et le type d’aliments perdus ou gaspillés, ainsi que la façon dont la PGA s’est produite.
Un journal peut prendre diverses formes : papier, électronique ou même photographique — dans ce cas-là, on prend des photos de la nourriture gaspillée en vue de les analyser par la suite.
Le tableau A1 résume les points forts et les limites de la tenue d’un journal.
Tableau A1. Facteurs à prendre en compte quand on tient un journal pour quantifier la PGA
Points forts | Limites/éléments à prendre en compte |
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Comment utiliser un journal pour quantifier la PGA
Le présent module donne un aperçu des étapes à exécuter pour utiliser un journal afin de recueillir de l’information sur la PGA. Même si ces étapes générales s’appliquent à la plupart des cas, un statisticien ou un chercheur peut personnaliser davantage un journal pour l’adapter à des besoins précis.
Étape 1 : Déterminer comment les participants vont quantifier la PGA et pendant combien de temps
Lors d’une étude avec journaux, les participants peuvent quantifier la PGA en pesant les aliments, en mesurant leur volume ou en faisant une approximation de la PGA. C’est le pesage qui produit les chiffres les plus précis, mais qui prend aussi le plus de temps et peut être coûteux, car on fournira peut-être une balance aux participants.
Pour déterminer la longueur de l’étude, tenez compte du fait qu’une étude plus longue et plus détaillée produira plus de données, mais imposera également un fardeau aux participants, qui sont plus susceptibles d’abandonner en cours de route.
Étape 2 : Déterminer comment les journaux seront administrés
On peut administrer les journaux papier par courrier ou électroniquement, par ordinateur ou à l’aide de l’appli d’un téléphone intelligent. Chaque méthode présente des avantages et des inconvénients, comme l’illustre le tableau A2.
Tableau A2. Avantages, inconvénients et exemples des divers types de journal
Méthode | Avantages | Inconvénients | Exemple |
---|---|---|---|
Papier | Le coût est relativement faible. Il permet d’intégrer à la fois des messages visuels et écrits. |
Il peut être perdu ou endommagé. Il peut ne pas être pratique pour le participant ou prendre du temps. |
Voir cet exemple de journal sur le gaspillage d’aliments (WRAP, 2012a). |
Électronique | Il peut être plus pratique pour le participant. Il permet de sauvegarder et de stocker les données électroniquement. Il fait gagner du temps lors de la saisie de données. |
Le participant doit bien connaître la technologie et les ordinateurs. | Voir cet exemple de tableur de suivi du gaspillage d’aliments (OpenIDEO, s.d.) |
Appli de téléphone intelligent | C’est l’option la plus pratique pour le participant. Elle permet d’utiliser des photographies. |
Elle limite les répondants aux propriétaires de téléphone intelligent habitués à la technologie. Les photos sans mesures sont parfois difficiles à évaluer pour un chercheur qui veut déterminer la quantité de déchets. |
« SmartIntake » est un exemple d’appli de suivi du gaspillage d’aliments — elle permet de prendre des photos avant et après le repas, puis de les envoyer au chercheur. |
Source : Auteurs.
Étape 3 : Désigner le public cible
Dans certains cas, les participants à une étude avec utilisation d’un journal font partie d’un seul groupe. Dans le cas d’études ciblant un plus grand nombre de répondants, il faudra peut-être établir un échantillon aléatoire, auquel cas il faudra consulter un statisticien, même si l’on peut faire un simple échantillonnage aléatoire quand la liste des participants est disponible et complète (Laerd, 2012).
Étape 4 : Recruter les participants
Les participants à une étude avec utilisation d’un journal doivent être sélectionnés au sein du groupe à l’étude. Parce que cela leur prendra du temps pour tenir un journal de la PGA, il faudra peut-être leur offrir une sorte d’incitatif.
Étape 5 : Préparer les questions en vue de quantifier la PGA
Pour être efficace, un journal de la PGA doit contenir des champs pour les diverses catégories de données. Voici certains champs courants :
- Type d’aliment (p. ex., carotte, sandwich au jambon, poulet)
- Type de matière (p. ex., aliment ou partie non comestible)
- Comment l’aliment a été acheté (p. ex., frais, congelé ou en conserve)
- Quelle quantité a été gaspillée (indiquer une unité de mesure)
- Pourquoi on a gaspillé les aliments (p. ex., cuisson inadéquate, on en a servi trop, une partie était avariée)
- Méthode d’élimination (p. ex., compostage, jeté aux ordures, donné à un animal domestique)
Il est préférable d’inclure tous les renseignements ci-dessus pour faire l’inventaire le plus complet possible des aliments perdus ou gaspillés ; il faut néanmoins mettre le journal à l’essai pour s’assurer qu’il n’impose pas un fardeau trop lourd aux participants.
Étape 6 : Mettre à l’essai et réviser le journal
En mettant le journal à l’essai avec un petit sous-ensemble de répondants cibles, on aura une idée des questions susceptibles de créer une confusion, d’être trop « lourdes » ou peu claires. On pourra ensuite réviser l’étude pour répondre aux préoccupations des chercheurs.
Étape 7 : Administrer le journal
Une fois que l’étude aura été conçue et mise à l’essai, on pourra la distribuer aux personnes ciblées. Dressez une liste complète de ces personnes, ainsi que de celles qui répondront aux questions, afin de faire le suivi du taux de réponse.
Étape 8 : Préparer et analyser les données
Il faut que les réponses soient normalisées et colligées. La méthode la plus simple consiste à saisir les données dans un tableur. Si le journal contient des questions ouvertes, déterminez s’il faut entrer la réponse intégralement ou coder les réponses en catégories. Si le journal contient des mesures du volume ou des approximations, convertissez ces mesures afin de les pondérer en utilisant un facteur de conversion préétabli.
Problèmes de données courants lors de l’utilisation d’un journal
Trop de peu de données consignées. Le biais de désirabilité sociale et la « fatigue » associée à la tenue d’un journal peuvent pousser les participants à ne pas déclarer assez de PGA. On peut éviter cela en donnant des instructions claires à propos de la tenue du journal et en rappelant que cette méthode ne vise pas à faire honte aux participants à cause de leur volume de PGA. On peut également comparer les résultats générés par le journal aux constatations issues d’autres méthodes de quantification (p. ex., une analyse de la composition des déchets) afin de déterminer dans quelle mesure les données ont été « sous-déclarées ».
Faibles taux de réponse. Parce que les études portant sur l’utilisation d’un journal sont généralement volontaires et exigent du répondant qu’il trouve du temps dans son horaire pour y participer, pour un grand nombre d’entre elles, le taux de réponse est très bas. Une stratégie commune pour stimuler le taux de réponse consiste à offrir un incitatif aux répondants. En plus d’un incitatif monétaire, on peut autoriser les participants à conserver une balance ou tout autre appareil distribué pour la quantification de la PGA.
Autres ressources pour la tenue d’un journal
FLW Protocol. 2016. Chapter 6, « Diaries » in Guidance on PGA quantification methods. http://FLWprotocol.org/wp-content/uploads/2016/06/FLW_Guidance_Chapter6_Diaries.pdf.
OpenIDEO. s.d. « Food waste challenge: Keeping a food waste diary. » https://challenges.openideo.com/content/food-waste-diary.
WRAP. 2012a. « Your household’s food and drink waste diary. » www.wrap.org.uk/sites/files/wrap/Kitchen-Diary-2012-Final-Low-Res.pdf .